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 Disarm you with a smile

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MessageSujet: Disarm you with a smile   Disarm you with a smile EmptyLun 19 Mai - 17:13

Deux semaines. Quatorze longs et douloureux jours pendant lesquels elle n’avait pas une fois maltraité son corps. Chaque fois que l’envie s’était faite sentir de griffer, de rougir sa peau jusqu’au sang, elle avait concentré sa frustration sur autre chose. Sa colère, elle l’avait résolue en traumatisant quelques pensionnaires innocents qui avaient eut la malchance, le malheur, d’être heureux et de croiser son chemin. Ses excès de nostalgie, ou plus exactement de lassitude insupportable, avait été résolus par de longues promenades (si on peut les appeler ainsi) dans le parc du pensionnat, par n’importe quel temps et à n’importe quelle heure. Quelques soient ses raisons de tension d’alors, elle trouvait un moyen pour se défouler autrement qu’en marquant son corps. Cette mesure n’était que provisoire, et peut-être aurait-elle parut ridicule si l’adolescente en avait parlé à voix haute. Son but pourtant, la raison qui l’avait poussé à faire disparaître les marques, ne la rendait pas moins plus déterminée que pour un mauvais plan. Peut-être que ces efforts, qui l’avaient plongés dans un gouffre de frustration, étaient dérisoires après tout.
Peu importait pour le moment, le résultat était là. Devant ses yeux, parfait. Elle s’approcha du psyché, les yeux rivés sur sa silhouette, puis leva ses poignets à hauteur d’yeux. Quelques marques rouges y subsistaient, résultats des griffures les plus profondes, et elle décida d’y appliquer un fond de teint clair et peut-être, de passer un ou deux bracelets. Satisfaite pourtant du résultat, mais malgré tout dans un état de tension qui l’aurait probablement fait agir comme une hystérique si son objectif n’avait pas été si précis, aigu au point qu’elle n’en détachait pas ses pensées une seconde, elle se dirigea vers son lit. La chambre était vide, ses colocataires s’étant volatilisées dans la nature. Elle avait eut ainsi tout le loisir de corriger les défauts qui avaient résisté, sur sa peau, par le maquillage ou de discrets pansements parfois. Il fallait simplement que les blessures disparaissent.

Elle saisit un tissu entre ses doigts, appliquant le vêtement contre son corps avant de revenir vers la glace. Une petite robe blanche, peut-être beige, dont la vision lui arracha un sourire innocent, saisie d’une courte joie aussitôt évaporée. Elle passa la robe avec précaution, de peur de l’abîmer. Le tissu, tendre et docile, glissa facilement sur ses épaules et ses hanches. Elle lissa un pli imaginaire sur son ventre, passa une main dans ses cheveux, eut tout à coup la frappante illusion de pouvoir réduire son monde à cette pâle vision de son corps guéri, enveloppé dans le fin tissu de la robe. Elle prit une brosse à cheveux et entreprit de lisser, pour la n-ième fois, chaque mèche, avec une attention et une patience infinis. Son stress ne faisait qu’augmenter, à mesure que sa préparation approchait de la fin. Finalement, aucun bracelet. Ni le moindre bijou. Elle laissa ses cheveux libres, passa maladroitement des chaussures plates, vérifia une dernière fois son reflet dans le miroir, du coin de l’œil. Elle évitait de penser au ridicule de cette situation, au ridicule de son plan (peut-être le plus incertain qu’elle n’ait jamais conçu), au ridicule même de sa silhouette dans cette robe simple et vaporeuse qui lui enlevait cinq ans au moins.
Elle sortit.
Le froid du couloir l’agressa. Déterminée, elle ferma la porte et renonça à prendre le moindre vêtement pour se protéger. Parce qu’un an plus tôt, peut-être deux, il lui avait dit qu’elle était jolie ainsi (peut-être n’était-ce pas la formulation exacte, d’accord), et que rien ne devait différer de la première fois. De nouveau, elle lissa un pli qui n’existait pas sur sa cuisse, puis s’engagea dans le couloir. L’espoir un brin fébrile se lisait sans doute sur son visage, mais cela importait peu puisqu’elle ne croisa personne. Au début maladroit, ses pas se firent bientôt plus assurés, plus rapides. Elle avait su attendre deux longues semaines, mais à présent les quelques minutes restantes lui semblait des années, cuisante torture qui malmenait ses muscles, sa gorge, son corps tout entier.

Mieux valait éviter de sortir dehors. Elle grelottait déjà, ce n’était pas la peine d’en rajouter. Eviter également de griffer ses poignets… pas si près du but. Enfin, elle arriva jusqu’à l’aile gauche du rez-de-chaussée. Quelques élèves présents remarquèrent vaguement sa présence, avant de retourner à leur captivante discussion. Quel cours séchait-elle, d’ailleurs ? Elle eut une légère grimace, incapable de s’en rappeler, puis finalement cessa ses vaines tentatives lorsqu’elle reconnut une silhouette dans le fond du couloir. Pathétique, cette manière qu’elle eut de tordre son index, de prendre cette courte inspiration comme avant une plongée en apnée, de ressembler enfin à toutes ces autres filles, insipides et communes, qui subissaient le stress.
Eliott était en train de lire vaguement quelque chose. Un autre élève lui adressa un mot, auquel il ne fit pas vraiment attention, et ferma son livre. Sa tête se tourna dans sa direction, et elle se dit que peut-être ce ne serait pas la peine de pousser le ridicule jusqu’à aller à sa rencontre. Et puis non, le bide complet. On ne connut désert émotionnel plus intense depuis le Big bang. Il tourna les talons, disparut à l’angle d’un couloir, le visage égal.

Quelqu’un la bouscula, et pour la première elle n’eut pas l’impulsion de retenir son visage pour se venger plus tard. Est-ce qu’il l’avait vu ? Reconnu ? Elle serra les dents, refusant de rester choquée, dans un dernier éclat de dignité.
Parti.
Tout ça pour rien.
Après le choc, la déception, c’est une rage incontrôlable qui la submergea, comme quelque chose qui serait resté tapi dans un coin de sa tête depuis des années. On la bouscula encore, et cette fois c’est un regard glacial qui accueillit le perturbateur. Trouble, pourtant. Elle détestait ça. Si seulement y avait eut un mot pour fort pour la haine, bien plus fort. Elle se retourna à son tour, et passant à côté d’un petit groupe entrevit un paquet de cigarettes qui dépassait innocemment d’un sac. Elle bouscula l’élève en question, s’excusant d’une petite voix qui tremblait, et en profita pour prendre le paquet.
Tout ça pour rien.
Rien, si ce n’est la certitude qu’elle n’avait jusqu’alors jamais connu la solitude. Ce n’était qu’un ersatz, une illusion. C’était maintenant, qu’elle était seule. Et c’était maintenant, tandis qu’elle montait les escaliers, qu’elle se rendait compte avoir oublié le visage de son père, de tout un tas d’autres choses insignifiantes. Juste maintenant qu’elle en avait besoin.
Le toit lui offrit un refuge parfait. Désert, froid certes mais elle y résisterait pendant un bon moment. D’autant que le paquet volé était quasiment plein, et qu’à la place des deux ou trois cigarettes manquantes s’était glissé un briquet noir. Elle s’en alluma une, tremblant un peu, et finalement partit s’asseoir sur le rebord du toit. Ce n’est qu’alors que ses mains, petits automates, commencèrent à effacer le fond de teint de ses poignets, puis tout aussi machinalement à rouvrir les vieilles blessures.
Elle laissa la fumée étreindre sa gorge, chatouiller ses côtés, une chaleur factice se répandant dans le reste de son corps. Ses doigts, déjà glacés, venaient parfois déloger la cigarette de ses lèvres. Les secondes s’égrenant, vives et insupportables, elle finit par baisser lentement le bras et approcher l’extrémité incandescente de sa jambe. Sa peau pâle, dénuée de la moindre marque, était un appel bien plus fort qu’il ne fallait. Il suffisait simplement de la frôler, lentement, de jouer.
Jouer, avec patience et résolution. Et oublier tout le reste.
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MessageSujet: Re: Disarm you with a smile   Disarm you with a smile EmptyMer 21 Mai - 0:09

Plus que marcher, on pouvait dire que Lily se trainait vaguement dans les couloirs.
Qu’il était fatiguant de bien soulever chaque pied pour ne pas trébucher, les couloirs de Harper étaient tellement lisses, tellement propres et les chaussures si lourdes. Ou bien ce n’était pas ces chaussures, l’assommante sonnerie venant de sortir le peuple Harperien de la dernière heure de cours, Lily avait la tête pleine de choses, trop de choses. Tellement qu’elle n’arrivait pas à toutes bien les ranger, alors elle les oubliait. Ainsi, une bonne partie des heures que Lily passait en cours s’avérait bien inutiles. Son cerveau n’était qu’une toute petite chambre, qu’il fallait ranger régulièrement, mais qui possédait trop peu de rangements. Alors Lily avait pris l’habitude de se débarrasser des « nuisibles » : tels que Français, Allemand, ou tout autre langues étrangères, c’était certainement ce qui prenait le plus de place, et qui était le plus agaçant.
De la bouche de la jeune fille ainsi aracée par quelques soporifiques heures de cours, s’échappa un léger souffle de lassitude, et son regard translucide se posa sur les couleurs qui tourbillonnaient autour d’elle. Le monde lui paraissait beaucoup trop rapide, comme si chaque action n’était qu’une succession de photos floues d’où l’on ne percevait que couleurs et lumières. Il arrivait parfois que ses yeux parviennent à faire la mise au point, mais généralement les choses lui paraissaient beaucoup trop troubles.
Ainsi, des bousculades, des vols de paquets de cigarettes, de la robe de voile blanc recouvrant à peine ce corps de porcelaine en ces temps hivernaux, elle ne vit rien. Si ce n’est un mouvement angélique et pur, comme une sorte de vague de fraîcheur, dont Lily avait l’habitude d’être la cause, mais pas le témoin. Et puis, cette image lui fit penser qu’un signe était peut être entré dans son lycée, Lily décolla ses talons du sol, et suivit l’animal dans les couloirs. Quoique, « suivre » n’était peut être pas entièrement approprié, la gamine se contentait de déambuler avec toujours autant de légèreté et toujours aussi peu d’équilibre, en suivant les pas du signe blanc qui offrait une toute nouvelle distraction à ses neurones asphyxiés sous le poids de la connaissance. L’ombre blanche adoptait un rythme de plus en plus saccadé, et suite à une dernière bousculade, elle la laissa complètement disparaitre derrière un manteau vert.

Quelque peu désœuvrée, la demoiselle, resta longtemps perplexe, puis l’idée d’une cigarette lui frôla l’esprit. Et bien vite, comme à chaque fois, il ne devint plus possible de passer les dernières minutes sans consumer le fin rouleau de tabac coloré qui se trouvait au fond de la boîte. Elle avait une heure à perdre avant le cours d’art plastique. Lily se laissa une fois de plus guider par ses pas, son corps trop mince, élevé par son flegme habituel, s’anima lentement. Lily se retrouva devant un escalier, sachant qu’il montait vers les toits, elle le gravit à son tour, sans savoir que l’autre fille en blanc était montée peu avant.
Le ciel pouvait être joli à cet heure, en janvier, le milieu de l’après-midi n’était pas encore le couché du soleil, mais les ombres devenaient plus intenses et plus impressionnantes, c’était une lumière nostalgique qui recouvrait l’Angleterre. Le changement par rapport au reste de la journée était presque imperceptible, mais Lily savait qu’il y était, et c’était comme si elle était la seule à voire cette lumière, à cet instant, ou le soleil commençait à cligner des yeux. Les toits vinrent donc finalement s’imposer totalement dans son esprit, elle serait ravie de passer un peu de temps là haut, en compagnie d’elle et d’non … Les bleus de son visage arrondit s’écarquillèrent, et la cigarette peinte en vert qu’elle avait déjà sortit de sa boîte glissa du fond de sa main pour être rattraper faiblement du bout de ses doigts. Le signe de tout à l’heure était en fait une jeune fille qui devait avoir sensiblement son âge, elle regardait ses poignés, et c’est comme ça que Lily remarqua la blancheur de sa peau. La jeune fille avait elle aussi allumé une cigarette, de toute façon Lily n’avait encore vu personne à Harper qui ne fumait pas. Elle ne resta pas longtemps ainsi droite, et s'approcha avec légèreté et calme de la jeune fille en blanc. Elle devait avoir froid ainsi vêtue, le vent en janvier, il était différent des autres, c'était celui qui rentrait partout, froid glacial, une écharpe et trois manteau ne suffisaient pas toujours pour contrer sa perfidie, et Lily se demanda si il n'était pas plus efficace de s'habiller plus légèrement. Rien n'était improbable pour la petite brune, qui était prète à croire qu'une tenue légère protégeait mieux du froid si on le lui soutenait avec un temps soit peu de ferveur.
Elle plaqua de ses deux mains sa propre jupe beige, derrière ses genous recouverts d'un collant marron à losanges kakis, plia ses jambes et resta ainsi accroupie. Elle ne prononçant pas un mot, et se contentant de porter sa cigarette d'un étrange vert (que l'on aurait pu qualifié de "vert tapette" pour un peu que l'on ait un esprit fantaisiste) entre ses lèvres rouges. Elle la frola avec savoir-faire d'une allumette brulante et embrasa le papier et son contenu pour aspirer une première bouffée, un sentiment de remord plus présent à chaque fois. Elle jeta un regard furtif vers la jeune fille, puis se perdit au milieu des nuages.
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MessageSujet: Re: Disarm you with a smile   Disarm you with a smile EmptySam 24 Mai - 15:46

Tellement envie. Envie de quelque chose qui n’était pas là, qu’elle ne connaissait pas, de rien finalement. A l’image de cette robe décidemment incapable de la protéger du froid, ses pensées maigrelettes filaient dans tous les sens, un peu au ralenti, vaporeuses, s’effilochant sur des sujets sans importance, pour finalement en revenir à l’idée persistante d’une rage peu commune. Sa main trembla, l’incandescence de la cigarette se posa directement sur sa peau et elle sursauta, sa jambe ayant un réflexe de douleur. La cigarette s’échappa pour tomber dans le vide ; un long moment sa chute fut visible, rougeoyante, tournant dans l’air jusqu’à s’éteindre. Elle ramena ses jambes contre elle, les entoura de ses bras maigres, pour enfin poser le menton sur ses genoux et fermer les yeux. Après un moment, elle baissa un peu plus la tête, protégeant son visage du froid, déposant sur sa peau le contact d’un front qui lui semblait brûlant. Elle serait en train d’attraper une pneumonie que ce ne serait pas étonnant. Coup final de cette journée infernale, dernier détail mortel de ces dernières heures d’angoisse, de tension, de déception enfin. Elle détestait être sujette à ce genre d’excès, ce genre de frasques émotionnelles qui la laissaient à la merci du moindre soubresaut d’humanité. Commune, manipulée par ses émotions, incapable de raisonnement froid, soumise aux pires déboires sentimentaux, elle savait avoir perdu tout ce qui faisait d’elle quelqu’un d’inattaquable.
Invincible, jusqu’à maintenant. Rien ne pouvait vraiment l’ébranler, peut-être tout au plus la gêner ou l’agacer comme le ferait un moucheron tenace. Et maintenant la voilà qui, comme des milliers d’autres adolescentes manœuvrée par des émotions contradictoires, se retrouvaient en train de sangloter sur un toit d’immeuble désert et glacial, puant par-dessus le marché. Sanglotant, non n’exagérons rien. Peut-être, à un certain moment, se sentit-elle comme submergée et y eut-il un vague soubresaut de ses épaules, mais ce fut tout. Parce que, malgré tout, elle restait la fille de sa tendre mère, et n’avait pas décidemment pas l’allure d’une victime. Elève d’une éducation sévère, oui, mais jamais victime de quoi que ce soit. Et encore moins petite pleurnicheuse incapable de prendre le moindre recul. Il fallait toujours savoir nuancer les choses, savoir leur rendre une juste valeur. Les Jeckyll avaient toujours une porte de sortie.

Il y avait quelqu’un. Discret, certes, mais une présence tout de même. Elle sortit un œil de sa cachette précaire, et vit à la limite de son champ de vision qu’une adolescente s’était arrêtée. Cicely se redressa un peu plus, jetant vaguement un regard à la créature calme qui s’était perdu dans la contemplation du ciel. Elle arqua un sourcil, sans aucun doute méprisant, et détourna le regard. Il n’y avait rien de pire que ce se faire surprendre dans ce genre de moment désespérément humain. Rien de pire, si ce n’est alors n’avoir aucune échappatoire. Ça tombait mal, puisque ivre de fierté, la petite Jeckyll se refusait à quitter ce toit sous prétexte qu’une inconnue venait envahir les lieux.
Elle se releva, un peu raide, écorchant l’arrière de son pied droit sur la pierre, fit quelques pas sur le rebord et se rassit enfin, plus loin, à meilleure distance de quelqu’un qu’elle n’avait ni envie de connaître, ni de côtoyer. Quelqu’un qui, pour tout dire, ne l’intéressait pas. Ce n’était pas peu dire que d’avouer que les autres humains de cette planète ne lui inspiraient qu’un intérêt très relatif, en temps normal. Alors vous imaginez bien que, maintenant, sa seule pensée un tant soit peu animée fut celle de balancer à la pauvre Lily par-dessus le toit, sans la moindre explication. Mais elle n’en avait ni la force, ni la réelle envie.
Aussi tourna-t-elle ostensiblement le dos à la jeune femme, décidant d’attendre qu’elle finisse sa cigarette et s’en aille. Un vague soupir anima ses épaules, suivit d’un frisson, puis ce fut tout. Immobile, elle se fondit alors sans le paysage, comme une espèce de gargouille bizarre, qui seule était animée par les mouvements de ses cheveux emmêlés et de sa robe. Tableau très avenant, en vérité.
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MessageSujet: Re: Disarm you with a smile   Disarm you with a smile EmptyDim 25 Mai - 17:49

Lily s'était doucement laisser glisser contre le mur, ses cheveux se détachaient les uns des autres, retenus par les imperfections du mur lors de sa descente. La cigarette couleur de l'herbe au printemps tremblant légèrement entre ses lèvres songeuses, elle embrassait le ciel de son regard pluvieux et semblait développer un intérêt croissant, pour ce ciel de Janvier chamboulé d'un vent glacial. Si l'enfant rêveuse aimait les jours de grand vent, c'était pour la vie qu'ils donnaient au ciel, ordinairement trop calme. Admiratrice inconditionnelle de la perfection dont semblait être faite la nature, Lily aimait voir la lumière du soleil se cacher derrière les nuages, exécutant eux-mêmes une danse sous la caresse sauvage du vent. A ce ballet ravissant s'ajoutait une fumée délicate, qui s'enroulait sur elle-même avant de disparaitre. Ainsi accaparée par son spectacle son et lumière, la jeune fille avait perdu une partie de son intérêt pour la personne voilée de blanc à ses côté. Elle ne l'observait plus (et peut être ne l'avait elle jamais vraiment observé), elle se contentait de la ressentir, bien qu'elles ne soient pas très proches l'une de l'autre, Lily devinait ses tremblements et sa fièvre. Ses illusions d'enfant avaient été vexé par l'image réelle de cette fille fragile, et non pas d'un majestueux signe blanc pleins d'aplomb et d'arrogance.
Cependant, pouvait-on reprocher ses pleurs à quelqu'un par simple frustration de l'esprit créatif ? Lily elle-même n'était pas un exemple de force, et la situation de cette seconde brune lui rappelait douloureusement la sienne. Mais les larmes de cette fille, si elles avaient été, aurait certainement plus de signification que les siennes, qui intervenaient plus souvent par envie de par nécessité. Mais le tableau présent à côté d'elle était vraiment peins avec tristesse, et si Lily avait eu ne serait-ce qu'un tout petit soupçon de compréhension des sentiments humains, elle aurait certainement vu quelque touches de détresse. Mais l'inconsciente qu'elle était ne vit pas tout cela, et ce n'était pas parce que son regard restait invariablement concentré sur le dégradé bleu-gris qu'offrait le ciel. Tout ce qu'elle voyait c'était une jeune fille bien trop légèrement habillait, qui sans verser une seule larme arrivait a donner à Lily une impression de mélancolie. Elle saisissait le ton de la pièce mais n'aurait pas su la décrire. Voila, Lily ressentait sans comprendre, et il en était toujours ainsi.

Elle ne comprenait pas non plus en quoi le cœur de la personne à ses côtés était trop fier pour montrer sa tristesse à une inconnue. C'est pourquoi elle accueillit le regard méprisant qui lui était adressé avec plus de surprise que de colère ou de peine. Lorsque l'autre brune se tourna donc vers elle pour lancer son fameux "arquage de sourcil", Lily elle aussi tourna la tête, comprenant qu'il y avait essais de communication, et lorsque son cerveau réalisa la probable signification du regard de l'autre adolescente, soit : "Qu'est ce que tu me veux espèce de ridicule et insignifiante créature." ses yeux bleus s'écarquillèrent dans une expression d'incrédulité certainement un peu exagérée. Lily n'était pas surprise qu'on la trouve insignifiante, ça finalement ce n'était pas si inhabituel que ça. Non, c'était la rapidité avec laquelle elle avait été jugée, et l'efficacité de la méthode de transmission du message : "Grrrr... ". Et pour bien marquer sa volonté de vouloir demeurer seule sur ce toit, l'ex volatile s'en alla un peu plus loin. Lily attrapa du bout des lèvres un dernier filet de fumé, puis envoya le reste de la cigarette par-dessus le toit à son tour. Elle ne voyait pas entamer une quelconque conversation, et l lui sembla évident que sa voisine ne comptait pas taper la causette. Lily se releva, jugeant inutile de s'éterniser plus en présence de quelqu'un d'aussi fermé.
Elle appuya ses deux mains blanches parterre et déplia ses jambes pour se relever, un peu déséquilibrée par la force du vent. Ainsi, debout, elle remarqua la puissance du vide, et ses yeux s'agrandirent une fois de plus dans une expression au delà de la surprise. Avant de partir elle se tourna vers la jeune fille qui maintenant s'était immobilisée, dans une position de renfermement. Elle était tremblante, elle avait certainement froid, peut être même était elle malade, et son pied était légèrement écorché (aussi bien que pouvait voir Lily, qui cependant avait une bonne vue, rappelons que la demoiselle en blanc s'était encore un peu éloignée).
Devant les yeux de Lily, ce n'était plus les nuages qui jouaient avec le vent, mais les cheveux et le tissu blanc, ça avait une terrible esthétique, différente de celle du ciel, mais à la mouvance tout aussi agréable à regarder. La Lily ouvrit la bouche pour sortir des mots qui ensembles, formaient de ces phrases absurdes qu'il fallait traduire en image,

" Finalement tu ressemble vraiment à un signe. "
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MessageSujet: Re: Disarm you with a smile   Disarm you with a smile EmptyVen 30 Mai - 22:30

Sans avoir besoin de retourner, elle devinait les mouvements de l’adolescente. Une expiration plus longue que les autres, plus calme aussi, lui indiquait que la cigarette était terminée. Un pas, puis deux, retentirent faiblement. Du coin de l’œil, elle vit le point rouge sillonner l’air avant de disparaître. Bien, ce serait bientôt terminé. Lily avait beau être bizarre (ceci, elle s’en était aperçu au premier regard), elle n’était pas stupide. Pas plus qu’une autre. Ainsi, le comportement de Cicely avait été assez explicite pour décourager toute tentative de communication, et sa camarade de chambre de tarderait pas. Elle s’éloignait déjà, aussi sereine et détachée qu’à son arrivée... puis s’arrêta. Cicely perçut ce changement presque aussitôt et son visage se crispa dans une faible expression d’agacement. Elle ne s’était pas rendue compte d’avoir cessé de respirer lorsque les quelques mots l’atteignirent. Absurdes. Allez savoir pourquoi, l’entente de cette simple phrase fit renaître en elle une rage folle. Peut-être parce qu’elle était incapable de comprendre ce que voulait dire Lily, ou simplement parce que cette phrase n’était pas une courbette de politesse ou toute autre formule inepte du genre. C’était quelque chose qui la concernait directement et lui donnait la sensation désagréable d’être vulnérable. C’est très exactement ce qui lui traversa le crâne, les quelques instants encore où elle resta immobile, respirant à peine. Puis, sans vraiment y réfléchir, elle se releva, descendit de la corniche, se dirigeant vers Lily avec toute l’allure d’une véritable. Son visage habituellement si lisse était déformé par une colère incontrôlable, et elle n’était pas bien certaine de ce qu’elle ferait, une fois plantée devant l’origine de sa fureur.

Elle n’eut cependant pas à se pose la question. Au moment où elle s’arrêtait face à l’adolescente, prête peut-être à lui asséner les pires horreurs pour se calmer, voire à exorciser sa violence, il y eut des bruits de pas. L’escalier métallique qui menait aux toits grinça, tandis que des murmures exaspérés s’élevaient par moment. Une surveillante approchait, avec semblait-il l’intention de faire du zèle en inspectant les toits, et cette idée ne semblait pas la réjouir. « Fait froid… ma série va commencer… foutu boulot… j’aurais dû faire fleuriste… je hais ces gosses de… »
L’arrivée de ce problème inopiné mit en suspend la colère de Cicely, qui resta quelques secondes interdite. Qu’étaient-elles censées faire ? Se cacher ? Si la surveillante les trouvait, elles seraient bonnes pour des heures de colle, un avertissement, et un appel à leurs parents respectifs. Ce n’était, en soi, pas si cher payé, mais à la simple idée que sa mère ne soit de nouveau en colère, elle sentait la caresse angoissante de sueurs froides sur sa nuque.

_ On doit… merde.

Son crâne pulsait au rythme de son cœur, qui s’emballait un peu plus à chaque pas de la surveillante. Elle ne paniquait jamais, ne perdait pas le contrôle de la situation et encore moins de son corps. Mais il semblait bien que cette journée devait lui apporter une armée de claques. Paralysée, elle n’arrivait qu’à fixer la porte, ses yeux sombres agrandis par quelque chose qui ressemblait à de la pure fureur. Si la surveillante les trouvait, elles étaient fichues. Si sa mère l’apprenait, elle était morte. Elle serra les dents, tenta de reprendre le contrôle de sa respiration, mais aucune de ses insultes mentales à l’égard de sa faiblesse ne parvenait à la calmer. Ce devait être quelque chose qui ressemblait à une crise de panique, due à cet état de fatigue qui la submergeait depuis un moment déjà. Elle avait laissé s’entrouvrir une brèche, par laquelle s’était aussitôt infiltrée une émotion douloureuse, et à présent elle ne contrôlait plus rien. Est-ce qu’elle sanglotait ? Non, impossible. Il se passait un truc bizarre dans sa tête, dans ses jambes également, qui se vidaient de leur force.

Elle avait plaqué les paumes de ses mains contre ses oreilles, fixant toujours la porte comme si d’un simple regard paniqué elle pouvait l’empêcher de s’ouvrir. Les pas s’arrêtèrent de l’autre côté. Il y eut quelques secondes de silence, puis la poignée s’abaissa. Fichue. C’est seulement alors, n’ayant d’autre recours que celui de réagir humainement, qu’elle demanda de l’aide. Sans un mot, simplement en détournant ses yeux vers Lily, se fichant éperdument du fait qu’elle devait avoir l’air ridicule ou folle. Ce n’était pas si grave d’être surprise sur les toits. Eh bien, aujourd’hui, ça l’était. Aujourd’hui, elle n’était plus capable de supporter la moindre attaque. Petite folle.
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