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 Non fui, fui, non sum, non curo* [Liliany]

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Dorian Finnigan
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MessageSujet: Non fui, fui, non sum, non curo* [Liliany]   Non fui, fui, non sum, non curo*  [Liliany] EmptyLun 2 Juin - 19:58

Je n'existais pas, j'ai existé, je n'existe plus, cela m'est indifférent*


L’humeur aussi noire que son uniforme, Johannes Andersen venait de pénétrer dans le hall d’Harper.
Il sortait justement d’un cours de… on s’en moquait, d’ailleurs, de l’endroit d’où il venait, de toutes manières, il n’en avait pas écouté un mot. Pas un.
Johannes, dissipé? Oui, sans doute depuis son retour de vacances, sûrement, même, depuis ces vacances. Son visage s’était creusé, des cernes apparaissaient sous ses yeux bleus, et ses cheveux étaient plus courts. Dernier point qui n’avait sans doute aucun rapport avec le reste. Oui peut-être que si, d’ailleurs, si l’on voyait les choses du point de vue suivant : il les avait coupés lui-même… Enfin, avait commencé à le faire, car on l’avait arrêté à temps mais cela ne nous regarde pas de toutes manières.
Plus flagrant encore, son uniforme. Un uniforme porté par Johannes Andersen était toujours impeccable, et d’ailleurs, toute chose portée par J.A était toujours impeccable, sans le moindre pli, la moindre peluche, le moindre fil en trop.
Il n’avait jusqu’ici fait aucun effort pour que ce soit le cas, mais aujourd’hui, justement, on pouvait noter un léger changement. Peut-être que les personnes qui ne le connaissaient pas assez ne le remarqueraient pas, mais il était tout de même là. La cravate était légèrement desserrée, la veste était déboutonnée et surtout, grands diables, sa chemise était froissée. Vous pensez qu’il était négligé? Visiblement les vacances de Noël n’avaient pas fait le plus grand bien au jeune homme. Enfin… en tant que narrateur étant habitué au sens des convenances, je ne peux qu’en être terriblement choqué. Pour votre part, contentez vous de le noter dans un petit coin de votre esprit : Andersen était différent.

Qu’avait-il, à présent? Ah oui tennis. Il grimpa d’un pas étonnamment nonchalant les marches qui le guidaient à l’aile réservée aux garçons de Harper, et entreprit de remplir un sac de sport de sa raquette et tenue réglementaire, retirant chaque chose de ses tiroirs d’un geste aussi précis que celui d’un chirurgien. On ne se changeait pas directement, non, il fallait le faire aux vestiaires allez savoir pourquoi. Tâtonnant dans ses tiroirs, il se rendit compte que quelque n’allait pas. Un objet manquait, entre ses chemises de cricket et celles de tennis, répondant habituellement à la description d’un carnet tout ce qu’il y avait de plus commun, à l’exception, peut-être, du fait qu’il contenait un récit de toute sa vie. Johannes pâlit, atteignant rapidement la même teinte que le tissu qu’il tenait entre ses doigts de pianiste. Quelques secondes plus tard, il remuait avec une certaine frénésie le contenu du tiroir, puis des autres, à la recherche du fameux détenteur de ses questionnements intérieurs les plus intimes, tentant de se souvenir si, deux jours plus tôt, en revenant de congés, il avait eu le précieux objet en sa possession. Il se souvenait parfaitement l’avoir rangé, là, en même temps que les blue-jeans qu’il avait « emprunté » à Cyril son cousin, puisqu’il s’était trouvé à court de linge (peut-être parce qu’il avait fait don de la plupart de ses biens terrestres à sa bonne dans une étonnante crise d‘humanité, mais cela n’était qu’un détail). Si quelqu’un de cet établissement avait mit la main dessus, il allait à la rencontre de sacrés ennuis. Le jeune homme ne trépassait pas d’envie de voir toute sa vie étalée au grand jour à Harper, avec ce fureteur de Duty dans les parages, d’autant plus qu’il n’était pas vraiment dans l’état d’esprit idéal pour gérer une nouvelle crise.

Il finit par quitter sa chambre, puis le bâtiment principal, ses chaussures de cuir foulant le chemin gravillonneux qui menait au gymnase, alors que son visage était encore plus taciturne que précédent, si la chose était possible. Johannes douta un instant arriver en retard, avant de se souvenir, au moment ou il poussait la lourde porte, que le reste de l’humanité était naturellement programmé pour être décalé d’une demi-heure de toute horaire.
Il avait tennis à 16h30, heure à laquelle il entrait dans le gymnase et se dirigeait vers les vestiaires, et les élèves du club précédent, visiblement volley, étaient toujours en train de bondir tels les cabris, alors que ceux de son propre club étaient aussi invisibles qu’un songe pouvait l’être. Aussi terriblement en avance, pour quelqu’un qui avait du retard, il se dirigea vers les vestiaires, l’esprit toujours préoccupé par la disparition de son carnet. Peut-être que l’entraînement avait été annulé? C’était tout de même étrange qu’aucun élève ne soit là. Cinq minutes et un soupir plus tard, il quitta les lieux pour revenir s’asseoir dans les gradins, le visage tendu, vêtu d’un short et d’un tee-shirt blancs, sa raquette posée à coté de lui, et le regard posé sur les joueurs de volley (quel sport inintéressant…), mais qui pourtant paraissait ne pas les voir, préoccupé comme il était par la disparition de son carnet.
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Nola Dakins
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MessageSujet: Re: Non fui, fui, non sum, non curo* [Liliany]   Non fui, fui, non sum, non curo*  [Liliany] EmptyMer 4 Juin - 16:19

Le retour des vacances était une période particulièrement étrange dans la vie d’un étudiant. Encore plus quand on s’appelle Liliany Sturgess et que l’on semble avoir oublié durant ses quelques jours passés en écosse la dure loi de la jungle, ou devrait-on dire, la dure loi d’Harper. Tu mesure 1m60 tes bras peuvent rivaliser avec ceux de Jack Skellington ? Alors abonnes-toi à l’infirmerie car tu es physiquement la victime idéale des gros bras du club de tennis. La petite blonde en faisait justement les frais. Enfermée depuis plus d’un quart d’heure maintenant dans le local à ballon, elle patientait le temps que l’entrainement de volley se termine pour qu’on vienne la délivrer. Sans le moindre symptômes de panique, elle s’était assise au sol et s’était mise à réciter quelque poème pour tuer le silence comme si après tout être enfermé là n'était pas si grave que ça.

Rappelez vous l’objet que nous vimes mon âme
Ce beau matin d’ete si doux …


Petit retour en arrière. L’entrainement de tennis avait débuté plus tôt que prévu. Les raisons ? Un arrangement entre professeurs. L’équipe de volley devait s’entrainer exceptionnellement ce soir et le club de tennis devait généreusement décaler ses horaires d’entrainement. Ainsi, les petits tennismen en short blanc avaient fini par commencer plus tôt pour finir plus tôt. Un entrainement durant lequel Liliany s’était donnée à fond, tentant d’appliquer les conseils de son frère en matière de tennis, qui avait eut la bonté de l’aider un peu pendant les vacances, juste assez pour qu’elle ne paraisse pas ridicule sur le court. La fierté des Sturgess en dépendait.
La petite blonde avait alors travaillé ses revers et ses coups droits d’arrache-bras, pour parvenir à un petit résultat mais qui faisait cependant la différence pour elle au vu de son niveau initialement bien bas. Elle aurait d’ailleurs été ravie de montrer à Johannes son avancement dans le sport mais ce dernier ne s’était pas montré de tout l’entrainement, ce qui vous vous en doutez, avait inquiété Liliany. Peut-être était-il malade, et s’il était fâché contre elle pour avoir annulé leur entrainement privé ? Elle avait bien tenté de lui écrire un mail pour s’en excuser mais Johannes ne lui en avait pas reparler. Depuis ils se croisaient peu, les vacances avaient l’air d’avoir creusé un fossé entre eux et Liliany en était désolée. Ajouté à cela, les club, la fête des Jeckyll, Duty et le secret que la blonde cachait dans les sous sol d’Harper. Mais, mettant ses petits soucis de petite blonde écervelée de côté, Liliany s’était concentrée sur son entrainement.
Néanmoins, faire des progrès en tennis, ne fait pas de vous la super copine de toute l’équipe. Et alors qu’elle se dirigeait vers les vestiaires pour se changer, on l’avait saisit par les épaules et jeter dans le local destiné au rangement des balles en tout genre. La voilà à présent récitant du Baudelaire toute seule dans le noir. Et soudain la lumière fut. Intrigué de voir une petit blonde sortir de local, le joueur de volley qui venait changer sa balle, n’eut aucune réponse sur ses interrogations. Liliany se leva et fila récupérer ses affaires, sans prendre le soin de se changer, elle le ferait dans sa chambre après une bonne douche. Mais alors qu’elle s’apprêtait à quitter le gymnase, elle vit l’élu de son cœur assis seul, le regard blasé, il suivait l’entrainement de volley en tenu de sport. Sans hésiter, Liliany le rejoignit.

Coucou Johannes. Tu as raté l’entrainement.

Elle posa son sac à ses pieds et ses mains sur ses genoux, scrutant le regard de Johannes. Elle se mordit la lèvres inférieure avant de se lancer enfin :

Tu es fâché après moi ?


Elle lui trouvait un drôle d’air. Comme si le monde s’était posé sur ses épaules. Des cernes creusaient ses traits fins en soulignant ses yeux au regard las. Il n’avait pas l’air dans son assiette et Liliany était trop modeste pour penser qu’elle en était la cause.

Qu’est-ce que tu as ?


Demanda t-elle d’une voix un peu plus basse mais une meilleure articulation.
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Dorian Finnigan
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MessageSujet: Re: Non fui, fui, non sum, non curo* [Liliany]   Non fui, fui, non sum, non curo*  [Liliany] EmptyJeu 5 Juin - 1:55

Johannes avait beau tourner et retourner dans son esprit les faits et gestes qu’il avait opérés tant qu’il était en possession du carnet il en venait toujours à la même conclusion : il l’avait rangé dans le tiroir de sa commode et nulle part ailleurs. Il n’avait pas tout à fait les idées claires ces temps ci, mais il doutait tout de même avoir été assez stupide pour avoir lui-même égaré l’objet le plus précieux qu’il possédait à Harper… N’est-ce pas? Une solution était possible : quelqu’un le lui avait prit. Il songea à Eliott, son camarade de chambre, mais ce dernier se montrait toujours aussi distant, et bien que Johannes n’ai rien fait depuis leur retour de vacances pour renouer les liens qu’ils avaient autrefois, il doutait fortement que celui qu’il considérait malgré tout comme son meilleur ami n’ait prit la peine de lui jouer un quelconque tour alors qu’il ne voulait même plus avoir à lui adresser la parole. Non, c’était impossible…

Le jeune homme frissonna, commençant à sentir le froid envahir ses membres puisqu’il n’était après tout vêtu que du short de tennis blanc réglementaire et d’un tee-shirt, alors que l’établissement ne chauffait bien entendu pas le gymnase, puisque les élèves étaient supposés s’échauffer en pratiquant une activité sportive.
Que faisaient-ils tous? Le jeune lord avait une envie folle de se défouler, frapper contre les balles avec toute la force dont il était capable, histoire d’extérioriser un peu tout l’agacement qui l’habitait. Bon sang, il semblait que tout était ligué contre lui ces derniers jours. Il n’était pas du genre défaitiste, bien au contraire, mais tout paraissait aller de mal en pis, et il avait de plus en plus envie d’aller s’enfermer quelque part, un endroit clos, étroit ou il serait seul et à l’abri de toute forme sociale. C’était ce qu’il avait l’habitude de faire au manoir de sa tante, petit, cela avait été une obligation : la punition d’un enfant qui est consigné dans sa chambre, lieu dans lequel il n’y a rien d’autre pour s’occuper que des livres, des stylos à encre et du papier. Mais au fil des années, il s’était surpris à retrouver un certain calme lors des moments de crise lorsqu’il était seul avec lui-même, confiné dans un endroit ou rien ne pourrait l’atteindre. A Harper, c’était impossible. L’envie d’échapper à ce cours de tennis dans lequel il serait forcé de communiquer, vint s’installer dans son esprit, et plus il voyait devant lui ces élèves s’envoyer avec une énergie qui paraissait inutile, un ballon de volley à travers un filet, moins il avait envie d’être à son tour sur le terrain, installer les filets de tennis puis échanger des balles avec autrui.
Mince alors, devenait-il comme tout un chacun, son enthousiasme à faire des activités différentes chaque jour s’effondrait-il? Sans doute.
Il baissa les yeux sur ses genoux pâles, se demandant ce qui pouvait bien arriver à un élève manquant volontairement une activité sportive. Puis, il songea qu’il aurait sans doute plutôt intérêt à aller voir le professeur du cours précédent, et de s’excuser pour son manque de participation.
Ouf, le véritable Johannes revenait. Méthodique, soucieux de bons résultats, il participait activement à chaque cours, parfois partant dans des débats passionnés avec les professeurs, et prenant plus de notes que la plupart des élèves. Oui, il parvenait à écrire, discuter et écouter tout à la fois.
Un rebond de ballon et un grincement de chaussure contre le sol du gymnase changea totalement le cours de ses pensées : un peu comme une girouette qui avait brusquement effectué un 180° à cause d’une rafale de vent.
A quoi bon aller s’excuser si il n’était pas sûr d’être tout autant attentif au premier cour? D’ailleurs il n’avait plus à être aussi consciencieux à présent, puisqu’il n’avait plus de compte à rendre à personne, maintenant qu‘il savait, qu’on l’avait trompé. Il avait assez étudié dans sa vie, il pouvait faire quelque chose qui l’amusait, faire quelque chose qui serait considérée comme étant « normale » par les autres personnes, même si il ne savait pas exactement quoi.

« Il y a de fortes chances que Johannes soit perturbé : il a récemment apprit quelque chose au sujet de ses parents que je prenait grand soin de lui cacher depuis tout ce temps. Soyez compréhensifs. Qu‘il n‘oublie surtout pas de prendre ses prescriptions» avait écrit sa tante, dans sa grandeur d’âme exceptionnelle, à l’infirmière, dans une missive qu’elle lui avait donné la veille de son départ- et qu’il n’avait jamais transmise. Elle était elle aussi glissée dans le carnet disparu, d’ailleurs. Sans doute cela aussi allait bientôt être mis en lumière dans tout Harper, un peu comme l’histoire de cette fille qu’il avait lui-même divulguée quelques semaines plus tôt. Par inadvertance : il y avait une lettre à lire, et il l’avait lue.

Il releva les yeux sur le terrain, au moment même ou passait devant les gradins une petite blonde à l’air innocent : Liliany Sturgess. Immédiatement, ce nom vint s’afficher en lettres rouges dans l’esprit du jeune homme. Non, c’est un mensonge en vérité. Il ne la suspecta pas tout de suite. En premier lieu, il songea qu’elle lui avait envoyé un courrier électronique auquel il n’avait jamais répondu. Il se sentit légèrement coupable, songeant qu’elle était probablement la seule personne à Harper qui faisait une fixation sur lui, qui paraisse mettre une importance capitale dans à peu près tout ce qui le concernait. Soit. De toutes manières, elle lui envoyait toujours de nombreux messages, courriers, petits mots pliés, et messages publics, mais il passait souvent outre, lorsque cela ne demandait pas de réponse particulière.

A nouveau, l’idée de ne pas rester pour l’entraînement lui caressa l’esprit, peut-être appuyée par l’envie d’éviter une conversation avec Liliany qui paraissait toujours joyeuse et de bonne humeur. Tout le monde savait qu’il était absolument insupportable de voir autrui de bonne humeur lorsqu’on était soi-même au fond du gouffre.
Il ne l’aurait pas fait, de toutes manières, peut-être parce que malgré son envie folle de quitter à jamais ses habitudes de Lord, il se disait que se lever et s’échapper d’un lieu alors que l’on savait pertinemment que quelqu’un allait venir vous parler, était inconvenant au possible.
De toutes manières, elle était là, déjà assise à ses cotés.

L’entraînement était annulé? Voilà dix minutes qu’il aurait pu consacrer à la recherche de son carnet. Son humeur s’assombrit encore, et tandis qu’elle lui demandait si il était fâché après elle, l’idée qu’il avait une excellente raison de l’être vint s’illuminer en lettres d’or dans son esprit : elle était la suspecte numéro un.

On pourrait dire alors que tout être humain aurait sans doute eu des scrupules à faire ce que Johannes s’apprêtait à faire. Soit. Mais visiblement, à Harper, l’humanité avait disparu de la plupart des individus. Liliany n’était-elle pas en effet quotidiennement victime d’attaques de crétins sans cervelles qui s’en prenaient à elle sous prétexte qu’elle avait le profil idéal de la victime? On était d’accord. N’allez pas penser que Johannes allait s’en prendre à elle parce que tout le monde le faisait, car cela n’était pas le cas : il n’avait jamais prit la peine, beaucoup trop occupé à se complaindre dans ses propres malheurs existentiels, de s’intéresser suffisamment à la jeune blonde pour se rendre compte qu’elle était victime d’une espèce de bizutage incessant. Si cela avait été le cas, peut-être aurai-il fait quelque chose pour les faire cesser. Peut-être aurait-il même gardé pour lui ce qu’il s’apprêtait à dire sous prétexte qu’il avait un fort besoin de passer ses nerfs sur quelqu’un. Mais ça n’était pas le cas.
Ainsi, alors qu’elle avait eu la gentillesse de venir s’inquiéter de son état d’esprit, chose que personne n’avait faite depuis qu’ils étaient rentrés de vacances (ce qui était un peu normal puisqu’il avait parlé le moins possible à ses fréquentations habituelles, mais tout de même), Johannes lui répondit d’un ton calme et froid, sans pour autant daigner la regarder :

« Peut-être que tu pourrais me le dire, Liliany : il y a un certain temps que certaines de mes affaires disparaissent. Ce que j’ai tout d’abord mis sur le compte d’une certaine distraction, avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’une toute autre sorte de disparition. Mais je n’ai rien dit. Aujourd’hui, il s’avère que l’on m’a dérobé quelque chose de beaucoup plus important, et j’aimerais le récupérer. Je ne supporte pas que l’on vienne fouiller dans mes affaires, mais je serais prêt à passer outre si tu me le rendais. »

Oui, parce que dans sa colère froide contre l’humanité (et dirigée vers Liliany), il avait immédiatement pensé que, si elle lui demandait si il allait bien, c’était parce qu’elle avait lu dans son journal ce qui n’allait pas. Comment aurait-il pu savoir que, le matin même, Eliott Jeckyll avait donné son bien à Coralee Moore, deux personnes qu’il était loin de suspecter, puisqu’il les considérait bien plus que la plupart des élèves de Harper.
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MessageSujet: Re: Non fui, fui, non sum, non curo* [Liliany]   Non fui, fui, non sum, non curo*  [Liliany] EmptyJeu 5 Juin - 13:30

Liliany prenait une certaine habitude à être le petit jouet des caïds d’Harper. Surement trouvaient-ils quelque chose d’amusant à entendre la petite blonde supplier qu’on lui rende ses bonbons, ses cours ou sa liberté. Elle s’était même mise à penser que la fautive c’était elle. A l’image de Kenzie, si elle avait l’attitude qui dissuade peut-être alors qu’on la laisserait tranquille. La vérité c’était que Liliany pardonnait. Ce n’était pas grave, il y avait pire. Ses notes étaient plutôt bonnes, elle avait des amis irremplaçables, des parents qui l’aimaient tendrement, du moins son père c’est certain, aucun soucis de santé et portait du Ralph Lauren. Alors elle ne se plaignait pas, serrait les dents et affichait un sourire permanant en espérant secrètement que tout ça cesse. En attendant pour échapper à ses bourreaux, elle s’accrochait au bras d’Alexey, s’évadait dans des poèmes et contemplait Johannes soupirer. Parfois elle regrettait de ne pas avoir fait un quelconque sport de combat. Elle aurait pu se défendre seule, mais Liliany n’était pas une violente et même si on lui confiait un véritable arsenal, elle ne s’en servirait pas. Alors elle s’en voulait de ne pas avoir au minimum l’assurance de Kenzie. Il suffisait d’un regard de cette dernière pour que les plus mal intentionnés passent leur chemin. Ou alors comme Abigail être directe et ferme pour être prise au sérieux. Mais Liliany n’avait rien de tout cela. Le soir au fond de ses draps, après une dure journée elle se maudissait en se répétant : Je suis un flan. Tout juste bonne a sourire et à sautiller comme une gamine. Emotive à souhait. Bavarde et crédule. Mais cette petite lamentation ne durai qu’un temps. Aussitôt le soleil montrait ses premiers rayons et Liliany effaçait l’ardoise pour repartir à neuf. Et la journée se déroulait comme la précédente ponctuée de jeux humiliants qui ne la faisaient pas rire.

Mais Liliany s’arrangeait toujours pour avoir des moments agréables dans son quotidien. Abigail et Kaede y contribuaient grandement et Baudelaire et Verlaine aussi. Elle se plaisait à suivre du doigts les mots soigneusement choisit par ses écrivains poètes de talent. D’ailleurs elle avait toujours sur elle un ouvrage de l’un d’eux et y collait les yeux de temps en temps quand elle avait un moment de libre. Son imagination n’en était que plus fructueuse. Elle répétait avec admiration et candeur ses mots colorés de romantisme tourmenté et s’imaginait qu’ils avaient été écrit pour elle sous le feu d’un amour passionné. Voilà donc l’obsession de Liliany. L’amour. Et voilà ce qui la rendait idiote à ce point. Imbécile, certes, mais heureuse malgré tout (imbécile-heureuse ?). C’est ce qui faisait qu’elle fermait les yeux sur tout susceptible de la chagriner ou alors qu’elle prenait ce faux sourire alors que les larmes se bousculaient au seuil des ombrelles noirs de ses yeux bleus. Et il lui semblait avoir trouvé l’allégorie de l’amour en la personne de Joahnnes. Il n’était pas de ce monde brutale et disgracieux. Il était silencieux, posé, calme, beau, intriguant et Liliany pouvait le regarder sans rien dire pendant des vies entières. Elle observait avec résignation volontaire cette impression de pouvoir faire tout et son contraire quand elle était proche de lui. Tout venant de Johannes était poésie. Un mot, un soupire, un geste distrait, un regard, un tic nerveux.

C’est d’ailleurs pour lui qu’elle s’était inscrite au tennis. Pour lui et seulement lui. Jamais la petite blonde n’allait s’inscrire de son plein gré à un sport auquel elle ne connaissait rien. En arrivant la première fois au gymnase, elle ne savait pas tenir sa raquette et faisait des services en cuillère. Ne comprenait rien aux règles du jeu et se trompait dans les tracés au sol. Sa présence derrière le filet était chaotique, elle désespérait les joueurs avec qui elle jouait à force de nullité. Elle se désespérait elle aussi et ne se sentait pas à la hauteur en entendant les moqueries et se prenant toutes les balles perdues sur la tête. Mais quand on s’excusait sur un ton hypocrite, elle répondait que ce n’était rien et se remettait à l’entrainement. Aujourd’hui elle n’était plus la petite blonde maladroite avec sa raquette mais loin encore de chatouiller la balle comme une grande championne, il lui restait du chemin à faire.

Aujourd’hui, donc pas de Johannes. Quelle ironie, n’est-ce pas ? Elle s’inscrit à cet atelier pour le voir et ce dernier sèche les activités. Evidemment Liliany ne lui en voulait pas. Ce n’était pas si grave que ça, il lui était peut-être arrivé quelque chose. Ses inquiétudes furent vite dissipées quand elle vit, sur les gradins, son artiste préféré : Johannes. Non pas Johannes Brahms, ni Vemeer mais Johannes Andersen. Sans attendre une seconde, elle changea de direction pour s’asseoir près de lui. Il avait l’air taciturne et renfermé sur lui même. Rien a voir avec le Johannes qui se tenait droit avec élégance et que les bassesses de ses camarades n’éteignent pas. Liliany le fixait sans pouvoir détacher son regard de lui. Elle ne voyait que partiellement son visage, masqué par cette mèche sans doute un peu plus courte que d’habitude mais distinguait parfaitement les traits de sa bouche. Il demeurait cependant étrangement silencieux alors que Liliany lui lança sur ce même ton enjoué qu’elle prenait souvent pour annoncer tout et n’importe quoi sans gravité, qu’il avait raté l’entrainement. Peut-être s’attendait-elle à ce que Johannes lui explique pourquoi mais ce dernier ne prononça pas un mot. Liliany baissa un moment le regard vers les joueurs de volley. Il était fâché après elle, maintenant elle en était sûre. Cette façon qu’il avait de l’ignorer ne présageait rien de bon. Elle reposa ses petits yeux inquisiteurs mais inquiets sur lui pour lui demander si c’était le cas. Etait-il réellement en colère après elle ? Et dans sa petite tête de blonde insouciante, Liliany ne voyait comme raison que l’annulation de leur entrainement. Mais une fois de plus pas une réponse. Et croyez-le ou pas, Liliany perdit patience. Qu’est-ce qu’il avait alors, à la torturer comme ça avec autant de mystères ? Elle voulait des réponses ? Et bien elle fut servit. La langue de Johannes se délia enfin. Sa voix portée par un ton froid et calme s’échappait d’entre ses lèvres pour venir ébouillanter le cerveau de la jeune Sturgess.

Au début, rien d’alarmant au contraire. Il avouait avoir un problème et que Liliany pouvait peut-être l’aider. Bien sur, Liliany aurait fait n’importe quoi pour lui. Quand il parlait avec ce calme dans la voix, il aurait pu lui demander n’importe quoi sans exception elle aurait exécuté sans se poser de question à la manière d’une petite poupée mécanique à qui l’on vient de remonter la clef. Elle le regardait toujours avec autant de curiosité et d’attention mais la suite la déconcentra violemment. Johannes venait de se rendre compte que ses affaires disparaissaient les unes à la suite des autres. Cette obsession pour Johannes, cette pulsion incontrôlée qui la poussait à lui chiper des affaires était entrain de lui revenir de plein fouet. Voilà pourquoi Johannes était fâché. Et bien sur, dans sa classe inégalée, il parvenait quand même à lui montrer son désappointement de façon distinguée bien que froide. Il n’avait même pas pensé à l’accuser d’amblée et c’était d’abord vu comme le seul coupable distrait au point d’égarer ses affaires.

Heureusement qu’elle se tenait assise car Liliany sentit ses jambes prendre la contenant du coton. Une bouffé de chaleur la saisit alors qu’elle sentait le rouge monter à ses joues. Elle baissa la tête honteuse et gênée d’exister en serrant les poings sur ses genoux pour masquer un faible tremblements. Elle déglutit difficilement et aurait voulu disparaître. Johannes avait perdu quelque chose de précieux à ses yeux et c’était elle coupable. Aucun avocat du monde ne pourrait la défendre, elle respirait la culpabilité et la honte. C’était elle la voleuse de peigne ! Mais jamais elle n’avait pensé que cette histoire irait aussi loin. Jamais elle n’aurait pensé que Johannes y tenait tant que ça à son peigne au point d’être aussi mal qu’il en avait l’air. Elle aurait pu néanmoins s’en douté, elle aussi attachait de l’importance à des objets insignifiants aux yeux des autres. Peut-être alors que ce peigne avait une grande histoire derrière lui que Liliany n’aurait pas soupçonné. Sans s’en rendre compte elle avait coupé sa respiration et c’est un sanglot qui l’obligea à inspirer de nouveau. Contactez l’usine Kleenex, Johannes Andersen vient de provoquer une inondation.

Trop honteuse pour affronter le regard accusateur de Johannes elle plaida coupable.

Je suis désolée, Johannes. Pardon. Mais tu l’avais oublié sur le banc dans les vestiaires et je l’ai récupéré. Au début je voulais te le rendre et puis au final je me suis dit que si je le gardais quelque jours tu ne m’en voudrais pas et puis les jours se sont transformés en semaines et j’ai fini par faire comme si tu me l’avais confié. Je ne voulais pas te faire de la peine, je te le promet.

Elle essuya une larme qui roulait lourdement sur sa joue et ouvrit son sac pour en sortir le peigne qu’elle tendit à Johannes. Un cheveux blond y était encore prisonnier et trahissait la coquetterie de la petite amoureuse que entortillait ses doigts nerveusement. Et puisque c’était l’heure des aveux, Liliany reprit :

Je ne le ferais plus, je te rendrais toutes tes affaires, c’est promis. Ta bouteille d’eau que j’ai échangé avec la mienne à notre dernier entrainement, ta gomme, ton stylo, tu sais le bleu que tu te passes sur les lèvres quand tu réfléchis et ton écharpe. Je te rendrais tout. Je sais que je ne suis pas en position de demander quoi que ce soit mais ne le dit pas aux autres s’il te plait. Ma réputation est assez mauvaise à Harper et je ne voudrais pas une fois de plus être la risée de l’école.

Un petit sanglot et puis s’en va. Liliany comprenait bien que maintenant Johannes ne voudrait plus lui adresser la parole. C’était une voleuse, sournoise et sans scrupules à dérober le bien des autres pour son petit plaisir personnelle. Elle était égoïste et menteuse, à cacher tous ses petits trésors qui ne lui appartenait pas. Honteuse petite Liliany, elle méritait l’exil à vie sur une île perdue, le bagne ! Elle ramassa son sac qu’elle cala fébrilement sur son épaule en se levant, un peu chancelante. Elle essuya une nouvelle fois ses joues et dans un sanglot sonore et s’éloigna. Elle n’attendait pas que Johannes lui pardonne, et puis quoi encore ? Non seulement elle le dépouillait mais en plus il fallait qu’il lui excuse ses égarements ? Ce n’était pas comme si on lui avait forcé la main. Non, si Liliany volait Johannes c’était par pulsions amoureuses et stupides. Elle avait passé le peigne du garçon dans ses cheveux, elle lui avait fait boire dans sa bouteille pour récupère la sienne, elle avait dormit avec son écharpe. C’était i-nad-mi-ssible ! Ce qui peinait l’amoureuse transit ce n’était pas tant de s’être fait prendre mais c’était le fait que Johannes soit en colère après elle. Elle n’était certes pas le model parfait de l’amoureuse ou de l’amie idéale, selon le point de vue de Johannes mais elle l’aimait son petit Lord, peut-être trop. Le problème résultait dans ce sens unique que Liliany ne parvenait pas, ou ne voulait pas voir. Ceci étant dit, gênée, confuse, Liliany allait se jeter ! Qu’on lui apporte un tabouret et une corde à sauter. Non, amoureuse de Johannes mais encore plus de la vie, elle n’était pas suicidaire, rassurez vous (qui a dit dommage ?). Elle allait juste se sécher le cœur à grand flot de larme au fond de son lit et commencé à rassembler les affaires dérobées. Pas un regard, pas un mot, Liliany descendait les marches des gradins, le pas lourd de culpabilité, la frimousse sur ses baskets blanches, les yeux brouillés de larmes.
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Dorian Finnigan
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MessageSujet: Re: Non fui, fui, non sum, non curo* [Liliany]   Non fui, fui, non sum, non curo*  [Liliany] EmptyVen 6 Juin - 0:00

Pourquoi Johannes n’avait-il pas mis au courant de ce déplacement d’horaires? Certes, il n’avait pas non plus été voir le panneau d’affichage, mais tout de même, déplacer à la dernière minute des horaires fixées depuis le début de l’année, voilà une chose tout à fait ridicule! Cela signifiait qu’il venait de passer les dernières minutes à souffrir du froid tout en regardant ces incompétents s’agiter sur le terrain pour rien? Un soupir lui échappa : il aurait mieux fait, sans doute, d’écouter ce qui lui avait dicté la petite voix dans sa tête, et de s’en aller tout de suite. D’ailleurs, sans doute devrait-il arrêter le tennis, si il était à présent déplacé en même temps que le cours qu’il avait précédemment. Enfin bref, il aurait le temps d’y réfléchir plus tard, à présent il avait autre chose à régler. Liliany.
En terminant ce discours, il s’attendait vraiment à ce que la jeune femme lui rende son journal intime, voire même qu’elle ne lui glisse un mot à propos de ce qu’elle y avait lu. Il en aurait presque été soulagé, qu’elle lui pose des questions, vous savez, qu’il ait quelqu’un à qui se plaindre et se confier, car si il craignait que sa vie privée soit dévoilée à tout l’établissement, il aurait paradoxalement eut, peut-être, l’envie de se confier. Johannes n’était pas du genre à raconter sa vie, et d’ailleurs la plupart des personnes ne s’imaginaient pas qu’il puisse avoir une vie en dehors de Harper et des études (ce qui était tout à fait normal, puisque, après tout, qu’il soit au pensionnat ou au manoir de sa tante, il consacrait autant de temps à l’étude et aux activités parascolaires. Sinon plus). Il avait toujours prit l’habitude d’être tout seul, de ne parler qu’aux domestiques puisque les membres de sa propre famille dénigraient et se moquaient de celui qu’ils avaient pourtant rendu ainsi. En arrivant à Harper, au début de l’année, il avait fait la rencontre d’Eliott Jeckyll, lequel avait au début, du moins, avant toute cette histoire avec Cicely, prit l’habitude d’écouter Johannes. Ça avait été tout nouveau, pour le lord, d’avoir quelqu’un qui l’écoute véritablement, commentant même (parfois ironiquement, mais soit!), et il était facile à comprendre pourquoi il avait fait tant d’efforts pour retrouver son amitié -sans succès.
Aujourd'hui, il s’y était résigné, en quelque sorte.

Les yeux toujours posés sur ses genoux, il écouta sa réponse, la mâchoire crispée. Enfin, tout d’abord, il n’y eut pas de réponse, juste un long silence, ponctué par les rebonds des ballons sur le sol. Agacé par un tel manque de réaction (pourquoi ne lui rendait-elle pas son bien, puisqu’elle était démasquée?), Johannes ne put s’empêcher de tourner son regard bleu, dans lequel brillait une lueur de colère, vers la jeune femme. Le spectacle d’un visage décomposé sur lequel commençait déjà à glisser une larme ébranla son humeur : il n’avait en aucun cas cherché à la faire pleurer! Bien sûr, vous pouvez penser qu’il aurait pu s’attendre à une telle réaction, venant d’une fille qui avait l’air en sucre, mais notre jeune Lord ne connaissait à dire vrai, pas grand-chose de la gent féminine. Cela ne s’apprenait pas dans les livres.
Sa tante avait été son modèle principal, toujours ou presque froide et catégorique avec lui, elle cédait à tous les caprices de ses cousins, redoublant d'affection envers les jumeaux, si bien qu’il était difficile à Johannes de se faire une idée du caractère féminin par cette image ambiguë. On pouvait bien parler de son professeur de piano, au conservatoire, ou de sa femme de chambre, mais rien de tout cela ne l’avait préparé réellement à… Ce genre de réaction.
Mais Johannes était têtu. A cette seconde, il était partagé entre la confusion d’avoir fait pleurer Liliany, et l’attente. Qu’elle lui rendre son diable de carnet. Était-il un monstre de réagir si égoïstement? Sans doute, il ne s’en rendait pas compte, voyant simplement le fait que Liliany avait dérobé quelque chose auquel il tenait, pire, qui était en quelque sorte, compromettant pour lui, et c’était tout à fait inadmissible.
La jeune blonde prit la parole, sans que Johannes ne fasse un geste pour tenter de calmer la tristesse qui pourtant était presque palpable, aveuglé par sa colère de ses dernières semaines, qu’il déversait tout en bloc sur la disparition de l’objet, et sur celle qu’il suspectait en être l’origine.

Mais alors qu’il écoutait ce qu’elle avait à dire, le jeune homme se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Progressivement : de quoi parlait-elle? Il n’aurait certainement pas oublié son journal intime à la vue de tous, sur le banc d’un vestiaire! Et il l'avait perdu de vue seulement le jour même, et pas il y avait plusieurs semaines...!

Le doute vint envahir son esprit enfin, et Johannes pâlit, devenant aussi blanc que sa tenue de tennis.

Mais ce fut uniquement lorsqu’elle sortit l’objet de son sac, qu’il comprit qu’ils ne parlaient pas de la même chose. Pire, elle paraissait véritablement croire qu’il déplorait la perte du peigne, objet qu’il avait vaguement regretté, mais qu’il avait tout aussi rapidement oublié.

Interdit, il prit machinalement le peigne qu’elle lui tendait, sans un mot, écoutant ses excuses avec, au fur et à mesure qu'elle s'expliquait, l' impression d’avoir fait une erreur. Une terrible erreur, puisqu’il avait accusé injustement Liliany et qu’il lui avait fait venir les larmes aux yeux. Pourtant, une petite voix dans sa tête lui murmura que, peut-être, tout ceci était de la comédie : un moyen de garder son journal et de le faire culpabiliser, en plus.
Il se sentit ridicule : qui serait assez vil pour feindre des larmes? Il fallait qu’il reconnaisse ses tords, et pourtant, il ne fit pas un mouvement, alors qu’elle s’éloignait à pas lents. Qui avait pu lui prendre son bien, si cela n’était pas elle? Il avait le peigne entre ses mains, mais avait l’impression qu’il lui brûlait les doigts. Elle paraissait réellement s'imaginer qu’il l’accusait d’avoir volé son peigne, un vulgaire peigne, et cette histoire rappelait vaguement au jeune homme l’histoire du peigne cassé de Rousseau, qui avait été accusé injustement, tout comme Liliany.
Mais elle était coupable, aussi. Elle lui avait dérobé ses affaires, non? Sa gomme, son stylo, son écharpe… Et le peigne!

Mais qu’importaient ces objets? Il n’était pas matérialiste, il les avait tout simplement remplacés après s'être rendu compte de la perte.
Décidemment, ces jours n’étaient pas les meilleurs qu’il ai vécu, et, non content de parvenir à se sortir tout seul de ses problèmes, il en venait à les mettre sur le dos des autres… Même si il renonçait à présent à suivre les traces de son père, ça ne l’empêchait pas d’être un minimum humain, n’est-ce pas? Mais s’excuser maintenant…


Dans un dernier soupir, il se leva, enfin, et traversa à grands pas la distance qui le séparait de la jeune femme, laquelle s’éloignait progressivement. Elle paraissait si triste qu’elle ne parut pas se rendre compte qu’il l’avait rejoint. Johannes ouvrit la bouche, mais ne sachant pas que dire, il lui posa la main sur l’épaule pour attirer son attention. Visiblement, le fait qu’ils ne se soient pas encore faits assommer par un ballon signifiait que le club de Volley avait terminé son entraînement.

Lorsqu’elle se retourna, il lui tendit le peigne, le visage grave.

« Tu peux le garder Liliany. Et les autres objets aussi. »

Il avait l’air tout aussi sombre qu’au début de leur conversation, peut-être plus, agacé par son propre comportement.

« Je suis désolé… ça n’était pas cela que je cherchais, en réalité. J’ai eu la bêtise de croire que… Enfin, que tu avais… C’est ridicule, tu n’aurais pas fait cela, n’est-ce pas? »

Les excuses étaient pitoyables, mais Johannes, peu habitué à faire des erreurs, et pas dans l’état d’esprit idéal pour trouver ses mots, s’exprimait avec une difficulté inaccoutumée. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux, dégageant son front.

« Je… Enfin, tu n’as aucune raison de t’en vouloir en aucune manière. Je ne comprend pas pourquoi tu mets tant d’importance à des objets aussi insignifiants, mais… Si tu as besoin à l’avenir d’un peigne ou d’un stylo ou de quoi que ce soit d‘autre… Je… Je suis conscient que certaines personnes n’ont pas les moyens de… »

Oui, le jeune Andersen n’avait visiblement pas tout à fait intégré le fait que Liliany l’appréciait particulièrement, et pensait à présent qu’elle était dans le besoin, comme certains élèves de Harper dont il avait entendu parfois parler.

« Si je puis faire quoi que ce soit pour sécher les larmes que j’ai causées… »

Pourquoi avait-elle parlé d’une mauvaise réputation? Il doutait que quelqu’un d’aussi angélique que Liliany -qui lui paraissait être faite de sucre- ait quoi que ce soit à… oh. A moins que… qu'elle soit comme son amie McGowell...? Cela paraissait en apparence, impossible, mais...

De toutes manières, cela n’était pas son problème. A nouveau en colère, mais cette fois contre lui-même, il se répandait en excuses. Il devait retourner dans sa chambre, se mettre à nouveau à la recherche de son journal intime.
Peut-être n’avait-il pas assez bien regardé …
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